受賞者による作品紹介


『正法眼蔵』
折茂洋子氏


私が初めて道元禅師 (13世紀、曹洞宗永平寺開山) 著の正法眼蔵に出会ったのは12歳の時でした。偶然父の書斎で手にした文庫判の小さなその選文集を一読した時、私はこの書物に一生を捧げたいと思ったのです。今でもその瞬間はハッキリと覚えています。勿論難しい仏教学的内容は皆目理解できませんでしたが、直感的にその奥にある稀有な文学性・高邁な精神性に魅せられたのだと思います。作家志望でその願いを実現できなかった父の血の流れでしょうか、子供時代からものを書いて本を出版することが夢でした。
一般に正法眼蔵と言えば現代人には全く無縁な難解極まる禅学書とみなされがちです。また学者・研究者サイドでは、しばしばこの書を中国禅 (Chan)の伝統・影響の立場からのみ分析・解釈しようとする傾向が見られます。しかいこれは余りにも狭い、的外れのアプローチと思われるのです。
そもそも和文で書かれたこの正法眼蔵は禅師の数ある著作の中においても全く特異な存在であります。他はほぼ全て漢文で書かれているのに、これは和文です。何故でしょうか。それは、単に禅宗という宗派を超えて、日本文化がいかに中国文化を移入・消化・吸収しそれをさらには自国の独自の文化として築き上げたか、そのプロセスを、文の体 (タイとお読み下さい、カラダではありません) をもって、法の姿として示すものであるからです。理論として説明・提示するのではありません。
ご存じの如く、伝えることなくしてはいかなる文化・宗教、そして私たちの生命も存続・変化・発展して行くことはできません。伝えることはあらゆる宗教に不可欠なものであります。そして迷悟一如・本証妙修の言葉にその教えが凝縮される道元禅においては、修行と悟りが一体である如く、法とその法を伝え、実践するプロセスも同一・同体のものとされるのです。これは流動・変貌してやまない現象世界、即ち相互依存・因縁性によって時々刻々と現成するこの世界の体そのものと親密に呼応するものです。禅師はこの教えの神髄を正法眼蔵の言葉の世界における感応の内に、花鳥風月の詩的風物をもって示唆・喚起されるのです。
生きた動的意味の世界をかく内包する原文の体を保つべく、意訳は極力避けること、これが翻訳者として私が自分に課した鉄則です。逆説的表現になりますが、正法眼蔵翻訳の難しさは如何に訳さずして訳すか、この一事に尽きます。掛詞・縁語・本歌取り等の微妙な手法が凝らされ、一つの言葉が他の語との関連性によって様々かつ無限の意味合いを呈する和歌翻訳の難しさにも通じるものがありましょう。禅師が歌人であったことも忘れることはできません。
日本文化は形・姿・体をもって内なるものを表現する文化です。事実日本語には文体と言う言葉があります。又、文は人なりとも言われます。形を重んずる禅の実践的教えが日本文化にかくも深く浸透・融合し、世界に比類のない美学・芸術・精神性を生み出したのもこの故ではないでしょうか。こうした意味でも、道元禅師は日本の思想家・宗教家として極めて特殊な存在であると同時に、彼ほど日本の文化・日本語の特殊性そしてその精髄を熟知した上で著作された方はないでしょう。
形を根本としてかくも深く結びついた禅と日本文化。そしてこの日本文化のこころとフランス文明のエスプリ。私はここに思いがけない接点を見出すのです。それはやはり形です。フランス精神の具現とも言うべきフランス語の美もまたエクリチュールとしてその形に結晶されるからです。全く異なった風土・伝統にもかかわらず日仏ともに形を重んずる、こころ・精神が形と一体となった文化・文明を築き上げてきた様に思われます。フランスがモード・ファッションの国として輝き、ジャポニスムはフランスの一つの伝統ともなり、漫画がフランスの若者たちの間で日本文化を代表するジャンルとして定着していることも上記の事実とかけ離れたものとは思われません。
日仏文化交流、正法眼蔵に長く親しむ私にとっては深く尊い響きを持った言葉です。その生きた交流の現場において日々努力・邁進できるわが人生は幸いです。

Shôbôgenzô
- La vraie Loi, Trésor de l’Œil-

Yoko ORIMO


Quand j’ai rencontré pour la première fois le Shôbôgenzô « La vraie Loi, Trésor de l’Œil » de maître Dôgen (le fondateur du temple de la Paix éternelle de l’école Sôtô, au 13ème siècle au Japon), j’avais 12 ans. Dès l’instant où, dans la bibliothèque de mon père, tout à fait par hasard, j’ai découvert et parcouru un des livrets de ses textes choisis, j’ai désiré consacrer ma vie à cette œuvre. Aujourd’hui encore, je me rappelle très bien ce moment. Bien évidemment, je ne comprenais absolument rien à son contenu bouddhologique abscons mais, intuitivement, j’ai été fascinée, je crois, par sa qualité littéraire hors du commun ainsi que par sa haute teneur spirituelle. Est-ce grâce à la fibre reçue d’un père, écrivain n’ayant pu faire carrière, que dès mon enfance, mon rêve fut d’écrire et de publier ?
Le Shôbôgenzô est en général considéré comme une œuvre extrêmement difficile, consacrée au bouddhisme zen, œuvre complètement étrangère à un esprit moderne. Quant aux savants et aux chercheurs, ils ont souvent tendance à l’analyser et à l’interpréter uniquement du point de vue du zen chinois (Chan) selon la tradition et l’influence de celui-ci. Cela me paraît pourtant une approche très limitée et passant à côté de l’essentiel.
Or, parmi même les nombreux ouvrages du maître japonais, le Shôbôgenzô est une œuvre tout à fait à part. Alors que la quasi-totalité de ses écrits est rédigée en chinois, seul le Shôbôgenzô est écrit en japonais. Pourquoi cela ? Parce que, au-delà de la frontière de l’école zen, cette œuvre vise, me semble-t-il, à montrer comment la culture japonaise a introduit, intégré et assimilé la culture chinoise, et ce jusqu’à ce qu’elle se construise elle-même comme culture unique au monde. Ce n’est pas en tant que théorie qu’elle explique et démontre ce PROCESSUS de la transmission, mais c’est avec la substance matérielle du texte en tant que signifiant de la Loi.
Comme vous le savez, sans la transmission, aucune culture, aucune religion, notre vie elle-même ne sauraient subsister ni se transformer ni se développer. La transmission est vitale à toute religion. Or, selon l’enseignement zen chez Dôgen dont la quintessence se trouve condensée dans ces deux formules : « l’Eveil et l’égarement ne font qu’un » et « l’Eveil originel se pratique merveilleusement », de même que la pratique fait corps avec l’Eveil, de même la Loi fait corps avec le PROCESSUS de sa propre transmission ; ces deux entités, étant identiques, ne forment qu’un tout. Et cela correspond intimement à la substance matérielle de cet univers phénoménal en perpétuel mouvement et en perpétuelle transformation, univers qui se réalise comme présence à chaque instant selon la loi de l’interdépendance et les relations circonstancielles de tous ses existants. Le maître japonais suggère et évoque un tel arcane de son enseignement dans la résonance de l’univers scripturaire du Shôbôgenzô, et ce avec les éléments poétiques tels que les fleurs, les oiseaux, le vent et la lune.
Afin de sauvegarder la substance matérielle du texte original, substance contenant en elle-même un univers sémantique non-figé, donc dynamique, il faut éviter à tout prix une traduction interprétative et/ou littéraire. Telle est la règle impérative que, en tant que traductrice, je me suis imposée. En un mot, si paradoxale que cela puisse paraître, la difficulté de traduire le Shôbôgenzô consiste à le traduire sans le traduire. On peut comparer cette difficulté à celle de la traduction d’un WAKA (chant japonais traditionnel) composé avec des procédés littéraires subtiles tels que kake-kotoba « mots à double ou à triple sens », engo « mots relationnels » et honka-dori « reprise d’un mot ou d’une expression, ou évocation du thème d’un poème original », etc., grâce auxquels un seul mot, revêtu d’une infinité de nuances, peut avoir plusieurs sens. N’oublions pas non plus que le maître zen Dôgen était un poète…
La culture japonaise est une culture qui exprime, avec la forme, le signifiant, la substance matérielle, ce qui est au dedans. En effet, en japonais, il existe un mot buntai pour désigner « le style » et qui signifie littéralement la substance matérielle du texte. Il existe aussi l’expression : « le texte est la personne ». N’est-ce pas là la raison pour laquelle l’enseignement pratique du zen, attachant du prix à la « forme » et uni à celle-ci jusqu’à donner naissance à l’esthétique, l’art et la spiritualité sans pareils au monde, a si profondément imprégné la culture japonaise ? C’est aussi en ce sens que, tout en étant une figure extrêmement singulière au Japon, le maître zen Dôgen, me semble-t-il, est l’un des rares penseurs et des rares religieux à avoir écrit avec une connaissance profonde sur la spécificité et l’essence même de la culture et de la langue japonaises.
Prenant pour fondement la forme, le Zen et la culture japonaise se sont ainsi profondément unis. Puis lorsque je découvre une connivence inattendue entre le cœur de cette culture japonaise et l’esprit de la civilisation française, il s’agit encore de la forme. Car la beauté de la langue française, manifestation même de l’esprit français, se cristallise également en tant que forme de l’écriture. Malgré la différence considérable de leurs climats et de leurs traditions, la France et le Japon semblent avoir tous deux construit une culture et une civilisation dans lesquelles le cœur et l’esprit ne font qu’un avec la forme. Si la France rayonne toujours dans le monde de la mode, le japonisme est devenu une tradition française avec le MANGA d’ores et déjà considéré par la jeune génération comme l’un des genres représentatifs de la culture japonaise. Cela ne peut qu’avoir un lien avec ce qui précède.
Pour moi ayant noué depuis longtemps un lien intime avec le Shôbôgenzô, les échanges franco-japonais ont une résonance profonde et précieuse. Avoir la chance d’œuvrer et d’avancer jour après jour sur le terrain de ces échanges vivants, voilà une vie heureuse qui me comble.